Comme tous les ans depuis quelques années maintenant, Global Footprind annonce le « Jour du dépassement ». Il symbolise le moment précis où la planète devient créditrice et vit au-dessus de ses moyens. Pour l’année 2017, c’est aujourd’hui, le 2 août, que nous finirons de consommer la totalité de ce que la terre peut produire sur une année. Lorsque l’on regarde les causes du gaspillage alimentaire et de la surconsommation dans les pays industrialisés, on se dit qu’il est possible de faire autrement. C’est dans cette esprit que s’inscrivent les créations de Bruno Lefevre-Brauer.
L’artiste français s’est fixé comme objectif de donner une nouvelle vie à nos déchets dont la plupart ne sont pas ou peu réutilisés. Il les transforme en des objets d’art, des sculptures en robots sous forme de pièces uniques racontant chacune une histoire.
Plus que leurs caractéristiques technologiques, Brauer essaie de révéler les formes primitives de ses objets. Il choisit soigneusement le matériau afin d’apporter une âme à des créations inspirées, l’utilisation quasi systématique de la lumière faisant partie de ce processus « d’humanisation ».
Abandonnés, oubliés au fond d’un meuble d’atelier ou d’une décharge publique, les pièces industrielles renaissent entre les mains de Bruno Lefevre-Brauer qui nous interroge finalement sur notre façon de consommer. Sommes-nous prêts à apprécier des objets vulnérables – dont la patine apparente exprime une authenticité – comme nous le faisons pour des objets sans âme fabriqués dans un atelier glauque et immoral d’Asie du sud ?