Vous n’êtes sans savoir que vendredi 3 juin dernier le monde a perdu l’une de ses plus grande figures en la personne de Muhammad Ali.  Grâce à son jeu de jambe légendaire, sa technique aérienne, son engagement dans différents combats sociétaux, il est devenu le symbole de la boxe, ce sport noble en perte de vitesse de nos jours.

Le féminisme, la justice, le racisme, la guerre au Vietnam, Muhammad Ali s’est toujours exprimé en toute liberté n’hésitant pas à s’engager et à donner son opinion. Un courage salué aujourd’hui mais qui lui a valu de nombreux tracas à l’époque. On se souvient de sa condamnation à payer 10 000 dollars et des cinq ans d’emprisonnement pour avoir refusé de participer à la guerre au Vietnam.

Pour rendre hommage à ce grand homme, nous avons décidé de vous présenter quelques-unes de ses citations sur différents sujets :

• Sur la guerre au Vietnam

« Je n’ai rien contre les Vietcong, aucun d’entre eux ne m’a jamais traité de négro »

« Pour quoi devraient-ils me demander de mettre un uniforme et aller à 3000 kilomètres de chez moi pour bombarder ou tirer sur des gens de couleur pendant que les noirs sont traités comme des chiens et sont privés de droits humains du côté de la Louisiane ?  Non je ne vais pas aller à 3000 kilomètres de chez moi pour aider à tuer et brûler un autre pays pauvre juste pour continuer la domination des blancs sur les gens qui ont la peau un peu plus foncée. Ceci doit désormais s’arrêter.  On m’a averti que cette décision me coûtera des millions de dollars mais je l’ai dit une fois et je vais le répéter : Le vrai ennemie de mon peuple est ici. Je ne vais pas déshonorer ma religion, mon peuple ou moi-même juste pour devenir un outil permettant à asservir ceux qui se battent pour leur liberté, la justice et l’égalité…Si je pensais que la guerre allait apporter la liberté et l’égalité à mon peuple, ils n’auraient pas eu à me demander, je les aurais rejoint dès demain. Je n’ai rien à perdre en défendant mes convictions. Je vais aller en prison et alors ? Nous avons été en prison durant 400 ans ».

« Je m’oppose fortement au fait que les journaux ne citent que deux alternatives me concernant. Soit je vais en prison, soit je vais à l’armée. Pour moi, il y’a une troisième alternative et c’est la justice. Si la justice l’emporte, si mes droits constitutionnels sont respectés je serais obligé d’aller ni en prison si à l’armée. En fin de compte, je suis convaincu  que la justice ira dans mon sens, celui de la vérité et sa décision prévaudra ».

• Sur l’Islam

« Cassius Clay est un nom d’esclave. Je ne l’ai pas choisi et je ne le voulais pas. Je suis Muhammad Ali, un nom libre – cela signifie Bien-aimé de Dieu – et je tiens à ce que les gens l’utilisent en parlant de moi ».

« Ce qui me fait le plus mal c’est que le nom Islam et Musulman est associé avec le faite de causer des problèmes, la violence et la haine. L’Islam n’est pas une religion meurtrière, l’Islam signifie paix. Je ne pouvais pas rester chez moi et voir les gens mettre une étiquette à l’Islam et dire que c’est la raison de ce problème ». (Après les attentats du 11 Septembre 2001).

« Nous, en tant que musulmans, nous devons résister à ceux qui utilisent l’Islam pour faire avancer leur propre cause. Ils ont aliéné beaucoup de gens sur l’Islam. Les musulmans savent ou devraient savoir que ça va à l’encontre de notre religion de la forcer à qui que ce soit. Venant de quelqu’un qui n’a jamais été accusé d’être tendre avec la politique, je pense que nos dirigeants politiques devraient utiliser leur position pour faire comprendre l’Islam et préciser que ces meurtriers égarés ont perverti leur vision de notre religion. Je suis un musulman et il n’y a rien d’Islamique avec le fait de tuer des innocents à Paris, San Bernadino ou partout ailleurs dans le monde. Les vrais musulmans savent que la violence impitoyable de soi-disant djihadistes islamiques va à l’encontre des principes mêmes de notre religion ».

• Sur les blancs

Il y’a beaucoup de blanc qui sont bons dans leur cœur et qui veulent faire du bien. Si 10 000 serpents descendaient de cette allée et que j’avais une porte que je peux fermer. Dans les 10 000 s’il y’en a 1 000 qui ne veulent pas me mordre et que je sais qu’ils sont bons…devrais-je laisser tous les 10 000 descendre et venir à moi en espérant que les 1 000 bons vont former un bouclier pour me protéger ? Ou devrais-je juste fermer la porte pour être en sécurité ?

• Sur la justice

Dans votre lutte pour la liberté, la justice et l’égalité, je suis avec vous. Je suis venu à Louisville parce que je ne pouvais pas rester silencieux alors que mon peuple, beaucoup de gens avec lesquels j’ai grandi, je suis allé à l’école, beaucoup de mes parents de sang étaient battus, piétinés et reçoivent des coups de pied dans les rues, simplement parce qu’ils veulent la liberté, la justice et l’égalité ».

• Sur le fait d’être trop arrogant

 
Il répond à la question d’une journaliste anglaise.

 » Vous n’aimez pas que les négros parlent comme ça…Ecoute, tous les noirs regardent ce programme et voient que vous n’aimez pas quand un noir parle comme ça…Tu es blanche, tu peux aller où tu veux dans cette ville. Tu es anglaise et tu dis que tu fais partie des minorités dans ce pays ? Tu sais, tu peux aller dans des villes, cinémas, quartiers, tu peux acheter des trucs. Tu peux ouvrir un business dans le centre-ville de Chicago mais moi je ne le peux pas. Alors que tu es anglaise, étrangère. Tu viens me reprocher d’être arrogant parce que je veux être fier, me battre, être confiant et faire que mon peuple le soit aussi. Ici la minorité, c’est nous ! »