Il y’a quelques jours, une jeune femme a été arrêtée par la police des mœurs en Arabie Saoudite pour s’être baladée en minijupe. Une information qui a ému le monde entier puisque la vidéo qui a été publiée sur Snapchat montre une brune normalement vêtue « dans la plupart des pays », qui marche dans une rue fortifiée. Une séquence des plus banales qui a apparemment choqué les autorités locales. Rappelons que la femme dont le nom n’a pas été dévoilé – qui est accessoirement mannequin saoudienne – a été depuis libérée sans inculpation.
Cet épisode n’est malheureusement pas un acte isolé dans les pays du moyen orient et ailleurs mais il se traduit différemment dans les pays occidentaux. Selon une étude menée sur 600 femmes en 2015, 100% d’entre-elles assurent avoir déjà subi une agression dans les transports en commun. Célébrer sa féminité en 2017 devient par conséquent, parfois, un acte de révolte. Les artistes orientales n’ont jamais été en reste sur ce terrain même si leur présence dans l’espace culturel tend à être gommée.
C’est ce qu’a découvert Róisín O’ Loughlin, une actrice londonienne qui est tombée sur une collection de poèmes érotiques écrits par des femmes entre le 7ème et le 12ème siècle. C’est lors d’un long voyage en bus et en googlelisant de nombreux termes au hasard qu’elle va découvrir un poème de Wallada bint al Mustakfi datant du 11ème siècle.
« J’étais époustouflée. C’était écris comme les paroles d’une chanson pop. C’est à ce moment là que je me suis dit qu’il y’avait sûrement d’autres choses à découvrir » – explique-t-elle.
C’est le point de départ d’une réflexion qui va la pousser à explorer la féminité et la sexualité dans le monde musulman ou de culture arabe. Róisín a donc sélectionné 24 poèmes érotiques qu’elle a envoyé à 48 artistes féminines dans le monde. Ceux-ci ont été renvoyés sous la forme d’illustrations qui se caractérisent par une surprenante richesse de style.