Découvre la chanteuse chilienne Yih Capsule en 10 questions (Interview)

Depuis quelques mois maintenant, nous avons posé nos petits projecteurs vers la scène indé de Santiago du Chili. Un hasard heureux qui nous permet de découvrir de nouveaux artistes et une scène très active que nous suivons avec plaisir. Même si nous sommes au courant de la place très importante que tient la musique chilienne dans les musiques urbaines sud-américaines, Yih Capsule nous permet d’élargir notre intérêt de la scène locale aux musiques actuelles plus généralement.

Nous avons voulu en savoir un peu plus sur l’artiste et son univers:

1- Comment as-tu commencé la musique?

J’avais environ 14 ans. Je dirais que c’est d’abord par curiosité que j’ai commencé à chanter et de produire de la musique. Mon frère aîné Diego écoutait du hip-hop et de la musique boricua dans sa chambre et je pense que j’ai suivi ses pas. J’aimais le sentiment d’appartenance à quelque chose. J’ai rejoint un groupe qui s’appelait Arte Proyect Crew (Arte Project Crew). C’est avec eux que j’ai eu mes premières expériences en studio puisqu’on a enregistré un EP soul qui s’appelait La Desfragmentrackción. En travaillant sur ce projet, j’étais inspirée par les cassettes et les cds de Whitney Houston et Debbie Gibson, des chansons d’Erykah Badu, Lauryn Hill et des trucs encore plus R&B que j’écoutais seule ou avec des amis.

 

2- Est-ce que tu te souviens du premier morceau que tu as composé?

Le premier morceau que j’ai composé a été enregistré du côté du quartier de Bosque, dans le sud de Santiago. Il s’appelait La Mùsica. Je n’ai plus la version originale mais j’aimerais te faire écouter un extrait d’une collaboration que j’avais enregistrée à l’époque à l’aide du micro de mon ordinateur, ça te montre le genre (Cliquez ici)

Sur cette page myspace par exemple, on peut y trouver d’autres vieux morceaux que j’avais fait avec de formidables artistes et amis quand j’étais dans cette phase très hip-hop.

 

3- Qu’est-ce que tu as appris à ce moment-là que tu utilises encore aujourd’hui ?

 J’ai appris l’autonomie. Etre capable d’enregistrer moi-même est la plus précieuse des choses. Au fil du temps, j’ai continué et je continue à apprendre sur la production, les possibilités de m’enregistrer au moment où je le sens est je le répète très précieux pour moi.

4- Quel est l’album qui t’a le plus marqué ?

J’aime beaucoup un album des Soda Setereo (Ndlr : considéré comme un des groupes de rock hispanique les plus importants) qui s’appelle Dynamo. Il est sorti en 1992. Il est plein de profondeur, c’est l’essence même du rock progressif, on y retrouve aussi une certaine poésie latino qui me fait penser à des moments lumineux, sombres et d’amour.

 

5- Quel est l’artiste qui t’impressionne le plus ?

Je suis toujours impressionnée par la versatilité que Björk continue à montrer et avoir. J’ai toujours aimé regarder des documentaires la concernant. J’aime la façon organique qu’elle a de voir le monde et sa capacité à ne faire qu’un avec la nature. Elle nous emmène au plus proche de choses les plus compliquées et les plus proches de nos vies. Son travail et ses idées sont en quelque sorte des défis à la création et ça nous permet de croire à des possibilités infinies.

 

6- Comment décrirais-tu ta musique ?

Un voyage, un son d’amitié sous la forme de lien avec le monde. Ça me dérange un peu de devoir définir des choses comme la musique qui sont le résultat de sentiments, d’expériences de vie. Ce sont des choses que j’exprime sans vraiment réaliser que j’entre dans un genre définit.

 

7- Parles-nous de ton EP GO

Cet EP signifie beaucoup pour moi. C’était une consolidation des sentiments, des voyages, des histoires et de mes expériences dans différentes villes du monde où j’ai eu l’occasion d’aller. J’y ai souvent rencontré des gens incroyables et humbles. C’est une forme d’exploration du monde et son énergie avec des gens beaux qui m’ont fait expérimenter de nouvelles sensations en ouvrant leurs espaces les plus intimes afin de créer et croire. C’est un mélange d’odeurs, de couleurs, de goûts, de conversations profondes et fugaces ainsi qu’une recherche de son et d’identité.

 

 

8- Qu’aimerais-tu que les gens retiennent une fois qu’ils auront écouté ton EP ?

J’aimerais que mes amis se souviennent de ces sublimes moments pendant lesquels nous nous sommes sentis élevés. En même temps, j’aimerais que les gens se souviennent de l’importance de se reconnaître, que l’amitié prévaut et que c’est important de se découvrir pour continuer à créer. C’est une partie de l’héritage que j’ai reçu du monde, de l’univers et de ma famille.

 

9- Qu’est-ce que tu peux nous dire pour sur la scène indé chilienne ?

La musique chilienne est très variée, tu peux trouver tous les styles de musique ici. Toutefois, la chose la plus signifiante pour moi est que de plus en plus d’artistes s’ouvrent à différentes opportunités. Je trouve qu’ils osent expérimenter et faire des fusions avec le théâtre, la danse, l’art…Je sens qu’il y’a maintenant une nécessité à découvrir de nouveaux sons, de nouvelles façons de travailler.

 

10- Quels sont les artistes chiliens que tu pourrais nous recommander?

Je souhaiterais te recommander deux artistes chiliens exceptionnels et uniques. Le producteur, IntiKunza, qui met en avant constamment l’importance de se souvenir du son latino même dans la musique electro d’aujourd’hui. Il y’a aussi un jeune producteur de la ville de Talca qui s’appelle Jose Ink. Il a récemment dévoilé son travail. C’était passionnant, il avait réussi à nous a plonger dans une atmosphère d’amour nocturne, de coolitude  et de polarisation de la vie.