Sortie en 2020 sur l’album Chromatica, la chanson « 911 » de Lady Gaga se distingue par sa profondeur thématique et son expression artistique audacieuse. Derrière une mélodie entraînante se cache une exploration sincère des luttes personnelles de l’artiste avec sa santé mentale, enrichie par un vidéoclip riche en symbolisme.
« 911 » aborde de front les défis liés à la santé mentale. Lady Gaga y évoque son expérience avec l’olanzapine, un antipsychotique prescrit pour traiter des troubles tels que la schizophrénie et le trouble bipolaire. Dans une interview, elle confie : « Je ne peux pas toujours contrôler les choses que mon cerveau fait, je le sais. Et je dois prendre des médicaments pour stopper le processus qui se produit. » Les paroles reflètent cette réalité, notamment avec des vers comme :
« Turnin’ up emotional faders
Keep repeating self-hating phrases
I have heard enough of these voices
Almost like I have no choice »
Ces lignes illustrent la lutte contre des pensées autodestructrices et la nécessité d’une intervention médicale pour retrouver un équilibre.
Pour donner vie à « 911 », Lady Gaga s’est entourée de collaborateurs de renom. BloodPop, producteur principal de Chromatica, a joué un rôle clé dans la production du morceau. Le DJ français Madeon, ayant déjà travaillé avec Gaga sur l’album Artpop, a également contribué à la composition. Justin Tranter, connu pour ses collaborations avec des artistes tels que Justin Bieber et Selena Gomez, a coécrit la chanson. Cette équipe a su créer une piste dance-pop aux sonorités électroniques, contrastant avec la gravité du sujet abordé.
Le vidéoclip de « 911 », réalisé par Tarsem Singh, est une œuvre cinématographique riche en symbolisme. Il s’ouvre sur une scène désertique où Gaga, allongée près d’une bicyclette endommagée et de grenades éclatées, est attirée vers une structure énigmatique par un cavalier vêtu de noir. Cette introduction évoque une transition entre la réalité et un monde onirique.
À son arrivée, Gaga est confrontée à une série de personnages étranges : un homme se frappant la tête contre un oreiller, une femme tenant une momie, et d’autres figures surréalistes. Ces personnages symbolisent divers aspects de la psyché humaine et des expériences traumatiques. La progression du clip mène à une révélation finale où Gaga, victime d’un accident, est réanimée par des secouristes, suggérant que les visions précédentes étaient des hallucinations résultant de son état critique.
Le clip est truffé de références à des œuvres cinématographiques et artistiques. Il s’inspire notamment du film soviétique La Couleur de la grenade de Sergei Parajanov, une œuvre emblématique du cinéma surréaliste. Des éléments visuels rappellent également l’esthétique de réalisateurs comme Federico Fellini et Alejandro Jodorowsky, ainsi que l’art de Frida Kahlo. Ces influences enrichissent la narration visuelle et ajoutent des couches de signification à l’expérience du spectateur.
À sa sortie, « 911 » a été saluée pour sa profondeur émotionnelle et son audace artistique. Les critiques ont loué la capacité de Lady Gaga à aborder des sujets personnels tout en offrant une production musicale accrocheuse. Le vidéoclip a été particulièrement remarqué pour sa richesse symbolique et sa réalisation soignée, consolidant la réputation de Gaga en tant qu’artiste innovante et introspective.
« 911 » se présente comme une exploration sincère des luttes internes liées à la santé mentale. En combinant une musique entraînante à des paroles profondes et un visuel riche en symbolisme, Lady Gaga offre une œuvre qui résonne avec de nombreux auditeurs. Cette chanson et son vidéoclip témoignent de la capacité de l’art à exprimer des expériences personnelles complexes tout en touchant une audience universelle.
