Depuis 2015, Paris accueille la nouvelle version du festival AFROPUNK, créé en 2005 à New-York. De nombreuses têtes d’affiches de la culture noire américaine et mondiale, comme Grace Jones, D’Angelo, Eryka Badu ou Lenny Kravitz se sont déjà succédé sur leur scène. Suite à ses dates parisiennes, le festival essaie de s’exporter en Europe. Cette année, verra naître l’édition londonienne qui a déjà fait parler d’elle suite à la déprogrammation de la rappeuse d’origine Tamoul, MIA. La cause ? Elle a déclaré que #BlackLivesMatter était excluant et aurait du englober toutes les vies, un genre de #AllLivesMatters.
On n’oublie pas la polémique sur l’appropriation et la caricature de la culture africaine par les afro-américains ou les non-africains qui fréquentent ce festival. On a vu pleuvoir un tas de chroniques assassines sur ce sujet dont celle de Thosepeople.
Le Latino Punk Fest qui en est à sa troisième édition est totalement différent par sa forme et son fond. Ce festival est littéralement Punk, autant par la musique diffusée, que par les lieux occupés et sa philosophie. Même si la comparaison avec AFROPUNK est hasardeuse, le message que fait passer cet événement nous touche beaucoup plus. Il véhicule une image positive qui met en avant la culture sud-américaine dans ce qu’elle a de plus authentique et profond.
Le Latino Punk Fest est à but non-lucratif et par soucis de transparence, publie ses comptes et la répartition des recettes entre les cachets des artistes et les coûts de production. Ils se définissent comme faisant partie de la famille du D.I.Y et ne veulent pas avoir affaire aux sponsors pour rester authentique.
Au delà de la musique, le festival organise des expositions, des débats et des conférences sur des thèmes qui touchent la communauté Latino. Au programme de ce troisième numéro qui a eu lieu samedi dernier: le sexisme, la gentrification (boboïsation) et le racisme. Ils ont également organisé des conférences sur l’histoire de la subculture de gauche dans le monde, le fascisme à Montréal, la culture Punk et l’anarchisme en république dominicaine.