Quoi de mieux pour commencer notre série de publications consacrées aux Trésors IGGY que l’excellente chanson d’André-marie Tala intitulée Hot Koki.
Né à Bandjoun au Cameroun en 1950, l’artiste connaît une enfance très difficile puisqu’il perd sa mère à l’âge de deux ans. Douzes années plus tard, c’est son père qui va perdre la vie.
Lors de son adolescence, André-Marie qui est fan de musique française et américaine va décider de fonder un premier groupe qui va s’appeler Les Rocks Boys. Sa rencontre avec son idole, Manu Dibango, aura un impact inattendu et va changer sa vie puisqu’il va lui conseiller de se tourner exclusivement vers les maisons de disque françaises qui à l’époque avaient besoin de remplir leurs catalogues de musiques du monde.
1973 sera l’année qui fera entrer André-Marie dans la liste des artistes Africains ayant marqué leur époque grâce à son album Hot Koki et plus particulièrement la chanson qui a donné son nom au projet. Diffusé sur toutes les radios africaines, le « Godfather of soul », James Brown himself, va tomber sur ce titre lors de son passage au Zaïre en 1974. En effet, l’artiste américain est à l’époque la vedette d’un concert géant organisé par Don King pour l’ouverture du championnat mondial de boxe opposant Mohamed Ali à George Foreman. L’événement sera l’occasion pour la population locale de découvrir en live des artistes comme B.B King, Sister Slage, les Pointer Sisters qui sont également présents.
Ayant flashé sur ce morceau qui passe en boucle sur les radios kinoises, James Brown va tout simplement le plagier pour composer sa chanson intitulée Hustle. Comme son aîné Manu Dibango qui vivra le même problème avec la chanson Soul Makossa plagiée par Michael Jakson, André-Marie va porter l’affaire devant les tribunaux. Au bout de quatre ans de bataille juridique, Le Gogfather Of Soul sera condamné à verser à André-Marie Tala la totalité de ses droits.
Funk, soul surtout Afrobeat aux accents psychés, cette chanson mélange des influences diverses qui témoignent du bouillonnement culturel dans le quel baignait la jeunesse Africaine post-coloniale. Les clichés du photographe malien Malick Sidibé mort le 14 Avril dernier témoignent de cette atmosphère.