Il y a des morceaux qui semblent suspendre le temps, enveloppant l’auditeur dans une bulle sonore hors du réel. « Old Fashioned », le nouveau titre de Wallners, fait partie de ces œuvres délicates qui résonnent bien au-delà de leur durée.
Dès les premières notes, une mélodie mélancolique s’installe, portée par des accords feutrés au clavier. La voix d’Anna Wallner, éthérée et fragile, se déploie avec une douceur envoûtante, dessinant des arabesques mélodiques d’une rare élégance. Loin des éclats tapageurs, « Old Fashioned » distille une émotion subtile, presque murmurée, qui invite à la rêverie.
Puis, sans prévenir, un synthétiseur s’infiltre progressivement dans l’espace sonore. D’abord timide, il prend peu à peu de l’ampleur jusqu’à s’imposer, apportant une dimension cinématographique à l’ensemble. C’est cette montée en intensité, discrète mais implacable, qui confère au morceau une impression de voyage à travers le temps. Comme si, le temps d’un instant, Wallners ouvrait une porte vers un ailleurs vaporeux, où passé et futur se confondent.
Avec « Old Fashioned », le quatuor autrichien confirme sa capacité à créer des atmosphères immersives, à la fois intimes et grandioses. Chaque élément du morceau semble pensé pour capturer une émotion fugace et la transformer en une expérience sonore indélébile. Un instant suspendu, où la musique devient passage, échappatoire, invitation à la contemplation.