Le deuil a trouvé son écho dans le métal. Avec Epoch of Mourning, Weeping Kin, projet du musicien allemand Tom Ott, sculpte une cathédrale sonore où les guitares gémissent, les rythmes grondent et les voix pleurent. Un EP qui, entre lamentation et puissance, convoque l’ombre de My Dying Bride, Mourning Beloveth et Swallow the Sun.
Dès les premières notes d’All Fell Silent, un piano grave et solitaire étreint l’espace avant d’être balayé par une explosion de guitares distordues. Un contraste saisissant qui annonce la couleur : ici, la douleur s’exprime autant dans la délicatesse que dans la fureur. Le chant, habité, guide cette procession sombre où chaque note pèse son poids de mélancolie.
Avec Dear Brother Tristan, l’intensité monte d’un cran. Les guitares hurlent dans un duel ravageur, tandis que la voix se fait incantatoire. Une énergie presque mystique, comme si chaque riff ouvrait une porte vers l’au-delà. Mais c’est The Procession / Weeping Kin qui achève de transformer cet EP en rituel. Cloches d’église, orgue spectral, chant réverbéré… La cérémonie est totale, hypnotique.
La conclusion, A Place in My Dreams, agit comme une ultime oraison. La guitare, omniprésente, imprime sa marque, tandis que la voix effleure l’instant, entre résignation et envolée. Epoch of Mourning n’est pas juste un disque, c’est une traversée – celle d’un chagrin qui trouve sa beauté dans la démesure du métal gothique.

