Dans Flamenco de Cuartito Vol.1 Cantaoras, José Torres Vicente propose une vision audacieuse du flamenco, fusionnant tradition et modernité dans un format qui repousse les frontières du genre. Ce premier volume d’une série expérimentale naît de son doctorat, qui explore comment le flamenco peut se réinventer à l’ère numérique. Enregistré dans son studio intimiste, El Cuartito, sur le toit de son appartement à Séville, cet EP incarne une approche résolument indépendante, où l’esprit Lo-Fi et la culture DIY prennent toute leur place.
Le projet s’ouvre sur Segrum, une séguiriya qui s’aventure sur des terrains rythmiques de rumba. Ce morceau, à la fois brut et élégant, capte toute l’intensité de la danse andalouse tout en introduisant une fluidité inédite. Roto marque une rupture avec l’outil traditionnel de la guitare, laissant place à des synthétiseurs et des beats électroniques qui illustrent une fragilité émotionnelle poignante, une sorte de méditation musicale dans un monde de tensions modernes.
Los rumbos perdíos déploie une bulería électrisante, où douze guitares s’entrelacent sous la conduite d’une boîte à rythmes et de voix profondes, tissant une atmosphère mystérieuse, presque hypnotique. Ce morceau se distingue par sa capacité à réinventer une forme musicale ancestrale en y intégrant des textures contemporaines.
Enfin, Junio en el Norte, un duo minimaliste entre voix et ukulélé, évoque un dialogue intime et poétique entre deux univers distincts. Le choix de ce minimalisme sonore vient sublimer la beauté du flamenco, tout en apportant une dimension nouvelle, celle de l’interconnexion globale. Flamenco de Cuartito Vol.1 ne se contente pas d’honorer la tradition ; il la fait évoluer, marquant un pas de plus vers un flamenco du XXIe siècle.