Dans un cri sourd venu du passé, HLLLYH — autrefois connu sous le nom de The Mae Shi — fait un retour inattendu mais terriblement cohérent avec le titre « Dead Clade ». Quinze ans après l’album « HLLLYH » qui avait électrisé la scène indie, les héritiers du chaos créatif californien ravivent la flamme, toujours fidèles à l’esprit DIY qui les avait vus naître au sein de l’emblématique scène de The Smell à Los Angeles.
Avec « Dead Clade », on ne parle pas de simple nostalgie, mais d’un prolongement logique. La structure est plus maîtrisée, les textures sonores plus denses, mais la tension nerveuse, elle, demeure. Entre éclats noise et nappes synthétiques, le morceau rappelle que les anciens de Mae Shi n’ont jamais cessé d’expérimenter, même en silence.
La voix déchirée par endroits semble porter les stigmates de cette décennie d’absence, comme un manifeste de survie d’une espèce musicale en voie de disparition. « Dead Clade » n’est pas seulement une chanson, c’est une archéologie du son, une fouille dans les restes d’un groupe culte qui revient avec la volonté farouche de transformer les ruines en nouvelle cathédrale sonore.
Ce comeback sonne juste, car il ne cherche pas à séduire — il cherche à exister. Et c’est là toute sa force.