Il y a des morceaux qui arrivent comme des révélations, entre clarté et chaos. Avec « Nancy’s Track », VOV VOV! – qu’on découvrait récemment avec l’OVNI sonore Sunbathing in a Magnetic Field – confirme son goût pour l’audace et l’imprévu. Dès les premières secondes, c’est l’orgue qui capte l’attention : un motif obstiné, presque incantatoire, qui tisse la toile d’un morceau en clair-obscur.
Le groupe revendique des influences 60s et 90s, et on les entend. Il y a cette touche de psychédélisme rétro, ces grooves krautrock en fond de décor, et cette manière très 90s d’imposer une énergie brute, presque garage. Mais ce qui frappe, au-delà de l’architecture sonore, c’est le récit. En première personne, une femme raconte une histoire d’amour abîmée, marquée par la violence nocturne et les gestes doux du matin – tentative bancale de réconciliation.
VOV VOV! divise le titre en deux phases, comme un battement de cœur contrarié, entre tension et relâchement. Le minimalisme de la structure renforce l’impact : pas besoin d’artifices quand l’émotion est si frontale. Avec « Nancy’s Track », le groupe explore les failles humaines en empruntant des détours sonores vertigineux. Une claque maîtrisée, et l’un des titres les plus marquants de ce début d’année.