Il y a des chansons qui n’ont pas besoin d’en faire trop pour toucher juste. Avec “I Don’t Wanna Talk”, Daði Freyr délaisse les refrains scandés et l’exubérance pour s’aventurer dans un territoire plus feutré, plus personnel. Enregistrée à Berlin en compagnie du producteur Daniel Schaub, cette ballade électro délicate s’écoute comme on savoure une parenthèse silencieuse avec quelqu’un qu’on aime.
Sur fond de synthés tamisés et d’un rythme retenu, Daði parle sans trop en dire. “Parfois, il suffit d’exister dans le même espace que la personne qu’on aime”, confie-t-il. Et c’est exactement ce que traduit la chanson : cette connivence qui n’a pas besoin de mots, cette tendresse silencieuse que seules certaines relations permettent.
“I Don’t Wanna Talk” marque aussi un tournant dans la méthode du musicien islandais. L’artiste, connu pour son approche entièrement solitaire de la création, s’ouvre ici à une écriture à quatre mains, amorçant une évolution discrète mais significative. Le morceau reste fidèle à sa patte — des textures synthétiques douces, une sincérité sans fard — tout en dévoilant un registre plus vulnérable.
Derrière ce titre minimaliste se cache un début de mue : celle d’un artiste qui troque l’ironie pour la simplicité, le second degré pour l’émotion brute. Et si ce n’était que le prélude à son œuvre la plus honnête à ce jour ?