Certains albums ressemblent à des refuges : The Lost Boy de Wolfgang Webb en est un. Ce disque singulier, à la croisée des mondes électroniques et orchestraux, nous invite à une exploration intime de l’enfance oubliée, entre nostalgie sourde et lumière tamisée.
Dès « March », le morceau d’ouverture, le ton est donné. La voix rocailleuse de Webb s’élève aux côtés de celle, aérienne et limpide, d’Esthero. Le contraste fonctionne à merveille, sur une instrumentation riche portée par des accords jazzy, la chanson rappelle les grandes heures de la musique trip-hop. On y perçoit l’empreinte du producteur britannique Bruno Ellingham (Massive Attack, New Order), qui apporte à l’album cette profondeur atmosphérique typique de Bristol.
Plus loin, « Rough Road To Climb » s’impose comme l’un des moments les plus touchants du projet. Ballade aux accents folk, elle est portée par de magnifiques lignes de guitare et une interprétation à la sincérité désarmante.
Wolfgang Webb s’est aussi entouré de collaborateurs de renom, à l’image du guitariste Mark Gemini Thwaite ou du multi-instrumentiste Derek Downham. Le résultat est une œuvre dense, habitée, où chaque son semble pesé, chaque silence nécessaire.
Avec The Lost Boy, Webb signe bien plus qu’un album : une traversée émotionnelle, presque un journal sonore. Et dans cet écho entre souvenirs et mélodies, chacun peut entendre résonner sa propre histoire.