Il y a dans la voix de Tom Norris quelque chose de feutré, de profondément humain. Une chaleur presque chuchotée, qui ouvre son album Edge of the World comme on entrouvre un journal intime. Depuis Londres, et grâce à une constellation de collaborations entre l’Autriche, l’Allemagne, Los Angeles et sa ville d’adoption, le chanteur signe une œuvre tissée de cordes, de silences et d’éclats de vie.
« Alibi », qui lance le disque, est bien plus qu’une introduction : c’est une confession. L’ombre d’un regret, le goût d’un souvenir, porté par des arrangements élégants et une interprétation toute en retenue. La production de Ralf Metzler, née d’un hasard heureux en Autriche, sublime cette quête sonore, oscillant entre la finesse d’un Rufus Wainwright et la fragilité d’un Damien Rice. Ici, rien n’est démonstratif. Tout est ressenti.
Plus loin, « I Suppose » s’installe comme un point de bascule. Le titre s’éloigne du simple récit pour toucher à l’universel. L’instrumentation est fantastique, portée par des violons en intro, le décors est planté, des accords de piano viennent accompagner la voix du chanteur comme dans un duo de toute beauté. Cette ballade musicale est un bon moment de musique, des aires de John Lennon, vous serez emportés.
Avec Edge of the World, Tom Norris signe un album d’adulte, empreint de maturité. Une réalisation de grande qualité, sans faute de goût, une production sublimes, de lignes mélodiques familières, ce projet de 12 titres est bourré de pépites que nous vous recommandons de découvrir sans plus attendre.

