On les sentait revenir depuis quelque temps, les guitares affûtées et l’âme toujours en éveil. The Cravens signent avec Strangers to the Truth un album aussi franc que son titre, un concentré de onze titres qui sent la route, la poussière et les histoires vécues.
Dès les premières secondes de Long Long Way To Go, on est happé par une énergie brute, entre rock de garage et souffle hard, porté par une production léchée mais jamais lisse. Enregistré aux Gual Studios avec Guy Gualtieri et masterisé par Andres Mayo, l’album porte la marque des artisans du son, de ceux qui jouent vrai, sans fioritures.
Mais ce qui frappe surtout, c’est la palette. The Cravens ne s’enferment pas : ils voguent entre les styles avec la liberté des vieux briscards. Big Ole Sky flirte avec l’Americana lumineuse, More Than Sorry touche à une sincérité folk désarmante, et South of Spain injecte une touche glam inattendue. À chaque titre, un décor, une émotion.
Les frères Bill et John Storch, qui signent tous les morceaux, livrent ici un travail d’orfèvres du récit. Leur voix, leurs guitares, se répondent comme deux lignes d’horizon qui ne cessent de se rejoindre. Autour d’eux, Dennis Ambrose (basse), Bill Meredith (batterie) et David Simone (guitare) tissent un écrin solide, organique, jamais figé.
Avec Strangers to the Truth, The Cravens nous rappellent que la vérité, même chantée, peut encore faire du bruit. Et c’est tout ce qu’on aime.