Dès les premières secondes de Before And After Tragedy, on comprend que HERÁ n’est pas là pour suivre les tendances. Elle s’inscrit dans une démarche intime, viscérale. Derrière cette première chanson se cache une histoire bouleversante : à 18 ans, l’artiste reçoit un diagnostic qui fige le temps — la tuberculose. Une maladie qui, plus qu’un combat physique, devient une fracture existentielle. Assise dans une salle d’attente glaciale, HERÁ commence à formuler les questions qui traverseront toute son œuvre : « Qui étais-je avant ? Qui serai-je après ? »
C’est dans cet entre-deux que naît Before And After Tragedy, une ballade suspendue entre douleur et transcendance. Sa voix, limpide et vulnérable, flotte sur une instrumentation éthérée où le silence devient presque un instrument à part entière. On entend la peur, l’isolement, mais aussi l’espoir qui se fraye un chemin à travers les mots. HERÁ réussit à rendre l’intime universel, et c’est là que réside la force du morceau.
Au fil des couplets, l’artiste ne cherche pas à fuir le souvenir du choc initial, elle l’embrasse. Elle le sculpte, le chante, le transforme. On pense à ces grandes voix qui savent faire de leur fragilité une arme. HERÁ a cette même justesse, cette capacité à capturer l’émotion sans l’étouffer. Before And After Tragedy n’est pas un cri de détresse : c’est un acte de reconstruction.
Avec ce premier titre, HERÁ signe une entrée fracassante dans le paysage musical. Pas par le bruit, mais par la vérité. Une vérité brute, touchante, qui laisse entrevoir une artiste capable de porter bien plus que ses propres cicatrices. Une voix à suivre, assurément.