Le trio de Bells Beach, The Burbs, revient sur le devant de la scène avec There’s No Time For Presents, un titre à la fois brut et délicatement travaillé, qui marque une nouvelle étape dans leur parcours musical. Enregistrée dans les mythiques Sing Sing Studios avec le producteur Aaron Dobos, cette chanson mise sur une intensité acoustique qui tranche avec leurs sonorités grunge-pop habituelles, pour offrir une expérience plus introspective et viscérale.
Dès les premières notes, le morceau impose une atmosphère sombre et tendue. Les guitares feutrées, presque murmurées, se mêlent à une rythmique subtilement sourde, laissant toute la place à la voix hantée de Brook Mckeon. Son interprétation fragile et habitée confère au texte une profondeur rare, où s’expriment le poids de l’impuissance et la douleur silencieuse de ceux qui échouent à protéger leurs proches.
Le travail sur les percussions est particulièrement remarquable : une sorte de claquement aigu, rappelant le bruit d’un couteau de poche tranchant du papier, vient ponctuer la tension dramatique du morceau. Cette singularité sonore accentue le caractère presque confessionnel du titre, qui atteint son apogée dans un refrain où chaque mot résonne comme une lame.
There’s No Time For Presents ne cherche pas à séduire par des artifices, mais frappe par son honnêteté crue. The Burbs offre ici une chronique sensible et puissante, à écouter comme une catharsis musicale où chaque note porte le poids d’une émotion brute. Une réussite qui confirme leur place parmi les groupes à suivre de près.