Sous des sonorités mêlant R&B et accents western, Toria Rainey livre avec « Cowboy Song » un morceau aussi intime que percutant. Derrière son instrumentation soignée, ce titre indie pop alternatif est une lettre ouverte à l’identité queer, vécue aux marges, parfois dans le doute, toujours en quête de vérité.
Rainey y explore le sentiment de ne « pas être assez queer », cette douleur sourde d’évoluer à la lisière de sa propre identité, comme un étranger sur sa propre terre. Le cow-boy, figure solitaire et emblématique de résilience, devient ici une métaphore puissante : celle de l’outsider, d’un idéal de force projeté sur un monde souvent sourd à la nuance.
Mais loin d’être un simple pastiche country, « Cowboy Song » est un hymne moderne, libre des carcans, à l’image de l’artiste. La production, qui flirte avec les textures alt-pop, esquisse des paysages vastes et brûlants, comme ceux d’un western mental où l’on apprend à se réapproprier son propre récit.
Dans la lignée d’artistes qui ont réinventé la figure du cow-boy à travers une lecture queer, Toria Rainey s’impose avec authenticité et subtilité. Elle transforme le mythe en miroir, et la chanson devient un refuge — un espace de questionnement, de douceur et de courage. Une chevauchée intime et bouleversante.

