Il fallait bien que ce soit John Beckmann pour transformer un voyage en TGV entre Paris et Nice en album-carte postale de 18 titres, à la fois sensuel, cinématographique et intensément singulier. French Summer, son nouveau projet avec The Mortal Prophets, est un disque comme on en fait peu : une immersion dans une Europe fantasmée, entre yéyé revisité, électro élégante et spleen orchestral. Et pour en incarner l’âme, la voix magnétique d’Anas de Nerval — descendante directe du poète — flotte comme un parfum ancien dans l’air brûlant d’un été sans fin.
Dès les premières notes, Beckmann pose un décor : celui d’un film de la Nouvelle Vague qui n’aurait jamais été tourné. Il convoque Lelouch, Francis Lai, Gainsbourg et même Nico pour tisser un canevas sonore où chaque morceau semble voler un instant à la réalité. “Monaco Rendez-Vous”, tout en mélodies rétro et en romantisme lumineux, rappelle les étreintes du cinéma des années 80. “Sun Seekers”, plus percutant, évoque les montages effervescents d’un Godard en pleine époque yéyé.
“It’s Dope”, chanté en français, dévoile une facette plus dream pop, entre voix éthérées et poésie urbaine. “Boss A Nova” frappe par son potentiel commercial, tout en restant fidèle à l’univers du disque. Quant à “Lost Halo”, il s’aventure dans des paysages électroniques plus abstraits, flirtant avec l’art sonore.
French Summer, c’est l’élégance du désordre émotionnel. Un album à écouter vitres baissées, en descendant la côte, l’âme ailleurs. Sans plus attendre, plongez dans cette belle surprise ci-dessous :
