Chronique d’un retour en rugissements. Presque trente ans après avoir résonné dans les tréfonds industriels du rock alternatif, “The Beautiful People” renaît sous les guitares incandescentes de Kings County. Le groupe américain s’empare du classique de Marilyn Manson avec une vigueur renouvelée, fidèle à l’héritage du shock rock, tout en insufflant une modernité sonore assumée.
Dès les premières mesures, la production signée Chuck Alkazian impose une tension. Les percussions résonnent comme un appel à l’insurrection, tandis que les riffs taillés au scalpel s’entrelacent avec des hurlements viscéraux. « On a toujours été fans d’Alice Cooper et de cette école provocatrice, Marilyn en était une extension naturelle », confie Rob. Mais ici, l’intention dépasse l’hommage : Kings County reconstruit le morceau comme on remettrait sur pied un géant tombé dans l’oubli.
Le clip, réalisé par Jon Vulpine, parachève l’expérience. Tourné dans un vieux moulin abandonné à Rome, en Géorgie — dont les trous béants et les avertissements à l’amiante semblent tout droit sortis d’un décor de “The Walking Dead” —, il projette la chanson dans un univers aussi décadent que saisissant. L’équipe vidéo, issue des plateaux de séries cultes, en accentue l’atmosphère post-apocalyptique.
Kings County ne joue pas la carte de la nostalgie. Il rejoue la rage, la déforme, la sublime. Une relecture qui frappe juste, entre mémoire du rock et puissance actuelle.