Charles Costa revient avec « Emilie », l’un des joyaux de son dernier album éponyme, sorti en janvier. Dans cette nouvelle offrande, l’artiste britannique pose une voix douce sur une mélodie aérienne, presque irréelle. Mais derrière la grâce des arrangements, il livre une chronique intime de l’effondrement silencieux d’un être écrasé par les attentes sociales.
« Emilie », c’est une histoire d’amour en pointillés, marquée par la frustration de ce qui aurait pu être. Charles Costa ne s’apitoie pas ; il contemple. Il observe une personne lentement vidée de son potentiel, jusqu’à devenir une version amoindrie d’elle-même. C’est doux, mais c’est dur. Rêveur, mais lucide.
Là où d’autres auraient versé dans la plainte ou la colère, lui choisit l’élégance du spleen. Il célèbre la tristesse comme un acte de résistance : « Spitting out pain and celebrating sadness », dit-il. On pense à une forme d’hommage pudique à ce qu’on a perdu — ou à ce qui ne s’est jamais vraiment construit.
Avec ce titre, Charles Costa confirme qu’il n’est pas seulement un chanteur à la voix caressante : c’est aussi un conteur, capable de tisser du rêve avec des fils d’amertume. Un concert est annoncé cet été à Londres — l’occasion parfaite pour entrer dans son monde suspendu.