Le vent chaud du désert californien souffle un parfum nouveau sur la scène underground de Los Angeles. Avec Aepex, Taleen Kali signe une envolée sombre et hypnotique, fusion incandescente de shoegaze, de punk californien et de réminiscences psychédéliques. Le morceau, dévoilé ce 1er juin via Dum Dum Records, s’impose comme un sommet artistique – à la fois dans son nom et dans son intensité.
On entre dans Aepex comme on franchit un portail vers un ailleurs trouble : breakbeats martelés, guitares saturées, mélodies orientales en spirale, nappes de fuzz qui enveloppent sans étouffer. La voix de Taleen Kali, éthérée mais tranchante, se faufile entre les textures sonores, guidant l’auditeur dans une traversée à la frontière du rêve et de la transe. L’héritage de The Horrors, Sextile ou Curve plane, mais le propos est résolument personnel.
Le morceau marque aussi une transition au sein du groupe. Nouvelle configuration, nouvelle ère : l’arrivée de la guitariste Genevieve Quiquivix, le retour inattendu du bassiste Miles Marsico derrière la batterie, et un ultime solo du fidèle Royce Hsu. Aepex est à la fois un adieu et un rite de passage.
La tournée qui l’accompagne – en soutien à Ringo Deathstarr – culminera le 8 juin à l’Echoplex de L.A., transformé pour l’occasion en temple goth-pop où sera célébrée la sortie vinyle, édition ultra limitée. Une célébration de la noirceur comme un langage, de la distorsion comme une prière.
Taleen Kali n’a jamais semblé aussi libre. Et Aepex ? Un manifeste incandescent pour un été en clair-obscur.
