Dans l’arène nocturne de l’électropop, un nouveau nom claque comme un slogan : Fame Hunter. Derrière ce pseudonyme incendiaire, le duo formé par Heva Vaupel et Siggy Sonne signe un premier EP éponyme qui s’écoute comme un coming-out artistique. Cinq titres, et autant de visages : celui de la jeunesse en quête d’excès, de reconnaissance et d’oubli.
Il y a dans Fame Hunter une urgence trouble. « Don’t Talk About Me », en ouverture, pose les fondations : percussions brutales, voix saturées et provocation assumée. L’ego digital s’y défend à l’avance d’un shitstorm encore inexistant. La pop devient armure. Puis vient « Sugar Violence », bijou toxique qui rappelle Kiss It Better de Rihanna à 4h du matin, dans une cuisine trop éclairée. Les guitares sont absentes, remplacées par des synthés dissonants, comme si la douceur devait être méritée.
« Nothing Left » explose les formats : les hurlements d’Heva se heurtent à la voix cristalline de Siggy dans une collision aussi brutale que fascinante. « Heelz », quant à lui, évoque l’Internet comme terrain de jeu sonore : synthés GameBoy, punchlines nonchalantes, et références digérées avec une désinvolture millimétrée. Enfin, « Disappear » fait redescendre la tension, sans vraiment apaiser : un spoken word désabusé, des nappes sombres, une sortie en flou dystopique.
Avec ce premier projet, Fame Hunter n’imite personne. Il performe une identité, brouille les lignes entre surface brillante et noirceur sous-jacente. Un EP de transformation, à écouter comme on regarde un miroir se fissurer.

