Il y a des chansons qui ne se contentent pas de raconter une histoire : elles la font ressentir. Avec “Selfish Love”, Hannah Crowley livre bien plus qu’un simple morceau. Elle tend un miroir, nu et sans fard, à ceux qui se sont déjà perdus dans le déséquilibre d’un amour à sens unique.
La voix de Crowley, douce et légèrement voilée, flotte comme un souffle sur les cordes d’une production sobre, presque fragile. On y devine les échos d’une rupture où l’on a trop donné, sans jamais recevoir. “Selfish Love” ne cherche pas le spectaculaire : elle creuse lentement, avec une lucidité désarmante, les sillons d’un passé encore sensible.
Écrite à partir d’un chapitre sombre de sa vie, cette chanson est pourtant empreinte d’un certain apaisement. Comme si, au bout du tunnel, il y avait cette lumière ténue qu’on ne voit que lorsque l’on a tout traversé. L’artiste parle de traumatismes portés en silence, comme une eau stagnante autour de soi. Et c’est exactement ce que l’on ressent à l’écoute : une lente immersion, puis une remontée vers la surface.
Avec “Selfish Love”, Hannah Crowley signe un retour profondément humain, entre vulnérabilité assumée et élégance introspective. Une chanson comme un souffle, à écouter lorsque les mots manquent.

