Il y a dans certains morceaux un parfum de clandestinité, un souffle de ruelle trempée sous les néons, comme une histoire qu’on murmure à l’oreille d’un club endormi. C’est dans cet esprit que Dark City Agent a dévoilé « Keep Walkin’ », une pièce aux allures de manifeste nocturne, croisement en clair-obscur entre le disco vintage et une house moderne en pleine ascension.
En samplant des voix disco oubliées pour les envelopper de textures électroniques ciselées, l’artiste revendique l’influence d’un Pretty Lights, mais regarde aussi du côté de Zed’s Dead, dont le dernier album semble avoir soufflé cette volonté de faire monter la pression avec une structure narrative qui culmine dans la seconde moitié du titre. Le résultat est une montée en tension élégante, une sorte de crescendo qui fait osciller le corps sans relâche, porté par une basse rampante et des kicks bien calibrés.
Derrière l’alias Dark City Agent, se dessine une silhouette insaisissable, nourrie d’un imaginaire rétrofuturiste où les espions se déplacent à contretemps et où chaque beat est un signal codé. « Keep Walkin’ » n’est pas qu’un track pour danser – c’est une ambiance à part entière, un interstice entre les époques, un clin d’œil discret aux grandes heures de la house filtrée et du groove cosmique.
Un titre taillé pour celles et ceux qui savent que la nuit ne commence jamais vraiment à minuit.