À peine les beaux jours installés que le duo infrapop Nata vient secouer l’air tiède avec « Bottle Up », un single qui claque comme une bouteille qu’on débouche après trop de silence. Sous les couches de synthés acidulés et les pulsations reggaeton, un propos subtil se faufile : celui du malaise de toute une génération face à un monde sous tension.
Elisa Manchon et Robin Dickinson nous offrent ici un groove irrésistible, sans sombrer dans la facilité. Leur force ? Teinter la légèreté du dancefloor d’un spleen générationnel parfaitement dosé. Le morceau capte l’euphorie de l’instant tout en distillant un sentiment diffus d’urgence, presque un appel à vivre malgré tout.
La production, à la fois limpide et audacieuse, rappelle cette école du détail chère à la pop nordique, mais Nata y injecte une chaleur latine, un feu qui n’appartient qu’à eux. Un cocktail à haute température émotionnelle.
« Bottle Up » s’écoute comme un rayon de soleil filtrant à travers une vitre sale — lumineux, mais chargé de quelque chose de plus grave. Une esthétique du contraste qui devient ici une véritable signature.
Alors qu’un EP francophone se profile à l’horizon de l’automne, ce single enflamme déjà les esprits. Nata n’a pas seulement livré un tube de saison, ils ont posé les bases d’un manifeste pop à la fois introspectif, dansant et résolument vivant.