Abigail Fierce ne murmure pas sa douleur, elle l’assume. Dans “14 Cigarettes”, sa voix fend les guitares électriques pour recracher une rupture sans fard. Une séparation où l’on se quitte sans s’aimer encore, mais avec des cendres plein les poches.
Le morceau ouvre sur une ligne implacable – “We didn’t die a natural death, you killed us with disrespect” – et déploie aussitôt un imaginaire viscéral. Entre pop des années 2010 et grunge des 90’s, Abigail trace une ligne émotionnelle tendue, où l’on croise autant Taylor Swift que Courtney Love, Alanis Morissette ou Billie Eilish. Mais ici, tout s’assemble naturellement. Rien ne sonne forcé. Sa voix, tantôt fragile, tantôt rageuse, crie à plein cœur sur le pont, sans filtre.
Chaque couplet est une flèche bien ciblée : “Err on the side of disconnect, our love always had side effects”. Puis vient le refrain, visuel et brutal : un vieux Mustang, des cassettes oubliées, 14 cigarettes et les souvenirs qui collent.
En moins de quatre minutes, Abigail signe une chanson de rupture complète : nostalgique, furieuse, lucide. C’est cru, c’est mélodique. Et c’est peut-être son morceau le plus abouti à ce jour.