Avec Obsessed, Harvey Brittain livre l’un de ses titres les plus personnels, à mi-chemin entre la confession nocturne et la ballade pop sous tension. Loin d’un simple récit amoureux, la chanson capture ce moment précis où une amitié bascule, où les lignes se brouillent et où le cœur s’emballe pour de mauvaises raisons.
Tout s’est joué entre deux continents : un départ du Royaume-Uni, une arrivée à Boston pour rejoindre Berklee, et cette relation « pas vraiment une relation », née dans l’ambiguïté. Deux amis, deux lits dans une chambre d’hôtel, mais un seul utilisé. C’est de ce flou brûlant qu’est né Obsessed — et Harvey en a fait une capsule sonore aussi vulnérable qu’intense.
Le morceau s’ouvre sur une boucle de guitare aérienne, nappée d’un pad Juno-60 qui évoque les textures oniriques de The 1975 ou Frank Ocean. La batterie, minimaliste et sèche, cadence les couplets avec retenue, laissant le récit s’installer. Puis le refrain éclate : des voix empilées, réverbérées, presque étouffées sous le poids des émotions. En clôture, un mélange discret de guitare distordue et de synthés fond tout dans une brume douce-amère.
Harvey Brittain ne raconte pas une rupture : il raconte l’acceptation d’une chute. Celle qu’on pressent dès le début, mais qu’on choisit de vivre quand même. Et c’est précisément cette lucidité douloureuse qui donne à Obsessed toute sa beauté.