Tout commence par une clarté métallique, une lumière froide qui perce les ténèbres. Avec Aurora, Lathe of Heaven dévoile une chanson à la fois élégiaque et viscérale, véritable prélude à leur prochain album éponyme attendu pour le 29 août chez Sacred Bones. Entre post-punk racé et new wave spectrale, le groupe new-yorkais tisse une fresque sonore qui évoque autant les amours irradiées que les ruines du monde.
Portée par des guitares lustrées et une batterie qui bat comme un cœur en sursis, la voix de Gage Allison s’élève dans un lyrisme sombre : « Lost in pure devotion / Tracing heaven lying next to you. » Chaque mot semble suspendu entre l’éclat d’un souvenir et l’ombre d’un adieu. L’émotion y est dense, le souffle cinématographique.
Inspirée par une nouvelle d’Arthur C. Clarke (If I Forget Thee, O Earth), la chanson adopte une approche plus personnelle, presque amoureuse, d’un monde qui se délite. Le clip signé Devan Davies en prolonge l’étrangeté : un voyage onirique entre glitchs numériques et influences arthouse, à mi-chemin entre rêve fiévreux et contemplation cosmique.
Lathe of Heaven signe ici un morceau qui ne cherche pas à séduire, mais à marquer. Une ode ténébreuse à la beauté des fins.