Nightmare ne se contente pas d’être un album : c’est une traversée. Farbod Biglari y déploie une musique intime, dépouillée, presque chuchotée. Écrit, composé et interprété dans son intégralité, le disque ressemble à un journal de bord tenu à voix basse, comme si chaque note devait éviter de réveiller ce qui dort en nous.
Tout commence avec My Past, ballade brumeuse où la mélancolie n’est jamais pesante mais toujours présente, comme une vieille lumière derrière un rideau. La voix de Farbod, chantée en persan, touche sans effort. Elle ne cherche pas à convaincre, seulement à confier. Say You’ll Come Back avance sur un fil nostalgique, pendant que Café s’installe dans une ambiance contemplative, presque cinématographique.
Le cœur se serre sur Nightmare 1 et Nightmare 2, plongées sombres et inquiétantes dans les territoires flous de l’inconscient. Entre les deux, A Time To Rest apaise, comme une respiration tenue. Leap Year flotte, rêveur, là où The Starting Line esquisse un réveil lumineux, fragile mais réel.
Biglari signe ici un disque rare, d’une cohérence désarmante. Pas de fioritures, pas d’artifices. Juste la musique comme exutoire, comme refuge. Nightmare ne crie jamais — il chuchote ce que l’on tait. Et c’est peut-être pour ça qu’il touche aussi juste.