Dans “America”, Rebekah Snyder chante à hauteur d’âme, sans artifice, portée par une guitare acoustique qui épouse le grain de sa voix. L’artiste alt-country/Americana puise dans sa propre histoire — celle d’une mère célibataire, survivante de violences domestiques et petite-fille d’un vétéran de la Seconde Guerre mondiale — pour livrer un titre brut, poignant, écrit au lendemain du 11 septembre.
Plutôt qu’un manifeste, elle offre un regard intime sur ce que signifie “être américain” lorsqu’on vient des marges. Loin des déclarations solennelles, sa voix cherche la vérité dans les silences, dans les gestes quotidiens, dans l’endurance des gens ordinaires. Elle évoque l’unité, la mémoire, la responsabilité transmise d’une génération à l’autre, avec une tendresse presque fragile.
Réalisé à Los Angeles par Marcos Durian, le clip donne chair à cette mémoire. On y voit sa fille, entourée de symboles familiers : une bouteille d’Iron City Beer, un flacon d’Old Spice… Autant de traces d’une Amérique ouvrière, enracinée, que Snyder ressuscite sans nostalgie mais avec une profonde loyauté.
“America” annonce son prochain EP avec grâce et conviction. C’est une chanson qui ne cherche pas à impressionner, mais à toucher. Et elle y parvient, parce qu’elle dit vrai. Rebekah Snyder n’élève pas la voix — elle tend la main.