Pas question de choisir entre profondeur et exubérance pour AIKO TOMI. Avec Everything Sparks Joy, traduit ici par Quand tout fait étincelle, l’artiste torontoise livre un album aussi débridé qu’intelligent, un manifeste pop pour celles et ceux qui refusent de rentrer dans les cases.
Sur neuf titres, AIKO TOMI — à la fois diva, philosophe de la surcharge et gremlin numérique — se joue des contrastes. Elle flirte avec le grotesque dans delulu demon, fait danser les paradoxes dans Violently Kawaii, puis suspend la frénésie avec la mélancolie feutrée de Some Lights Need to be Dimmed. Rien n’est laissé au hasard, tout semble jaillir dans un éclat maîtrisé.
Ce premier album ne se contente pas d’explorer l’esthétique du trop, il en fait une ligne de force. Portée par une production audacieuse signée Andrew Rasmussen, la musique d’AIKO TOMI reflète une époque où le réel déborde, où l’on cherche du sens dans le vacarme. Loin de fuir ce tumulte, elle le sublime.
« Je suis juste une minimaliste indécise », plaisante-t-elle. Une phrase qui résume bien son art : le goût de la surcharge comme arme poétique, la joie comme réponse lucide au chaos.
Quand tout fait étincelle est plus qu’un album : c’est une célébration de l’excès sensible, une déclaration d’indépendance où chaque beat vibre d’un éclat singulier.