Une ligne suffit à tout déclencher : “Did happy pass me?” La voix de Tess Clare ne cherche pas à impressionner, elle interroge, elle trouble. Avec Never Gonna Not Want More, l’artiste signe une pièce viscérale, lucide et furieusement humaine, où les battements pop dissimulent un cœur qui vacille entre ambition ardente et fatigue silencieuse.
Ici, la musique ne se contente pas d’habiller les mots : elle les soutient comme un sol instable soutient les pas d’un funambule. La mélodie, à la fois légère et oppressante, s’installe comme un rituel — celui d’une génération en quête de sens, qui danse pour oublier qu’elle court à bout de souffle.
Tess Clare ne parle pas de réussite. Elle évoque ce mouvement perpétuel, cet élan intérieur qui refuse l’apaisement. “Never gonna not want more”, répète-t-elle comme un mantra autant qu’une malédiction. Le refrain s’ancre profondément, presque malgré nous, et résonne comme une confession partagée à minuit sur une route déserte.
Influencée par l’imaginaire du vieux Hollywood et la langueur des films de la Nouvelle Vague, Tess crée un univers contrasté, fait de néons et de silence. Ce n’est pas un hymne à l’ambition — c’est une ode à l’intranquillité, à ce feu sacré qui consume autant qu’il éclaire.

