Par un après-midi chargé d’électricité à Cardiff, le 4 juillet 2025, quelque chose d’historique s’est produit. Une rumeur qui courait depuis des mois, presque trop belle pour être vraie : Oasis est remonté sur scène. Liam et Noel, frangins ennemis devenus légendes vivantes, ont reformé le groupe pour une tournée événement. Le public ? Un océan d’émotion, entre larmes de nostalgie et cris d’une génération entière qui n’attendait que ça.
Il faut remonter à 2009 pour comprendre la portée de ce moment. Leur dernière apparition commune remonte au festival Rock en Seine, où leur séparation s’est jouée en coulisses et en fracas. Depuis, chacun traçait sa route, à coups de piques par médias interposés. Mais voilà, l’improbable s’est produit : ils sont là, ensemble. Et c’est tout sauf une redite.
Dès les premières notes de Columbia, le ton est donné : pas de reformation tiède ni de setlist au rabais. Oasis n’est pas là pour capitaliser sur un nom ; ils sont venus pour revivre, revendiquer, reconquérir. Liam, toujours cabossé mais charismatique, fait résonner Rock ’n’ Roll Star comme un cri de ralliement. Noel, posé mais incisif, enchaîne les riffs avec une aisance déconcertante.
Le public ? 74 000 voix unies sur Don’t Look Back in Anger, dans un chœur qui vous hérisse la peau. Ce n’était pas juste un concert. C’était une veillée collective, un hommage vivant à l’âge d’or du rock britannique.
Le phénomène a rapidement débordé des stades. Depuis l’annonce de leur retour, les écoutes d’Oasis sur Spotify ont explosé de 400 %. Wonderwall est redevenu un hymne intergénérationnel, squattant les classements aux côtés des artistes actuels. La Britpop vit une seconde jeunesse, et même des ados nés bien après (What’s the Story) Morning Glory? se mettent à porter des parkas trop grandes et à dire “mad fer it”.
💸 Une machine économique bien huilée
Mais au-delà de l’émotion, il y a les chiffres. Et ils donnent le vertige :
- Des centaines de millions de livres générés en billetterie, hébergement, restauration et merchandising
- Des hôtels pleins à craquer dans chaque ville de la tournée
- Des milliers d’emplois temporaires créés dans l’événementiel
Le Royaume-Uni n’avait pas connu un tel impact économique dans le secteur musical depuis les J.O. de 2012.
L’autre phénomène ? Le merchandising. Les t-shirts à l’effigie du groupe s’arrachent, les vinyles se vendent par palettes, et les boutiques pop-up voient défiler des files plus longues que chez Supreme. Un revival, oui, mais avec un flair bien ancré dans les codes du business actuel.
Après Cardiff, Manchester, Londres et Édimbourg, le groupe s’apprête à faire le tour du monde. 41 dates, des stades géants, un public en fusion. Les Gallagher ont embarqué dans leurs bagages d’autres noms cultes comme Richard Ashcroft, pour ce qui s’annonce comme l’une des plus grandes tournées rock de la décennie.
Cette reformation soulève encore des débats : opération marketing ou sincérité retrouvée ? Peu importe, en fait. Sur scène, c’est authentique. Rugueux, imparfait, puissant. Comme au premier jour. Comme si rien n’avait changé, sauf le monde autour.

