Resistance ne se contente pas de marquer le retour de Myselfson. C’est une clameur artistique, une réponse musicale aux tensions d’un monde en perte de repères. Sur plus de 70 minutes, le duo franco-électro livre un album-concept aussi percutant qu’introspectif, où chaque piste semble tendue entre lucidité et espoir.
Le voyage s’ouvre sur un prélude cinématographique, presque spectral, avant de basculer dans la pulsation plus pop de « Rain and Pain (Club Version) ». Très vite, le propos s’affirme : « Resistance », morceau phare, impose son urgence dramatique portée par de belles lignes de guitare. La musique s’ouvre alors comme un champ de bataille, où la poésie brute des textes entre en résonance avec des sonorités acérés, hérités des années 80, mais portés par une production résolument contemporaine.
Myselfson navigue habilement entre les registres. L’électro combattif de « Every Night Is A Fight » côtoie la tendresse de « I’m Your Man », intime et lumineux. Plus loin, « Freeman » déploie une énergie libératrice, presque spirituelle, tandis que « Looking for Your Eyes (Chapter 2) » invite à la contemplation.
Le projet intègre aussi deux reprises réarrangées avec personnalité, et plusieurs remixes qui revisitent les titres fondateurs du groupe. Résultat : un album riche, cohérent, habité de contrastes. Resistance danse avec le chaos, sans jamais s’y noyer. Une œuvre qui questionne, qui frappe, et qui reste.

