Certains morceaux ne cherchent pas à impressionner, mais à envelopper. When Your Mind Wanders, nouvelle perle de Curtis Millen, agit comme un cocon sonore pour les âmes rêveuses. Une soul feutrée, traversée d’éclats funk, qui capte l’instant fragile où l’esprit s’échappe sans prévenir.
Tout part d’un moment suspendu. Curtis, absorbé par ses pensées, écoute une démo instrumentale de Jaime. De cette rêverie involontaire naît une chanson qui épouse parfaitement cette sensation d’évasion intérieure. Claviers scintillants, guitare aérienne, basse ronde et batterie subtile composent un écrin chaleureux, presque liquide, dans lequel la voix de Curtis se love avec tendresse.
Il y a dans ce timbre une chaleur tranquille, une sensualité retenue qui rappelle la douceur d’un Bill Withers, mais avec une fraîcheur bien à lui. Le pont et le crescendo final offrent un vertige doux, comme un plongeon dans l’univers silencieux d’un rêveur perdu dans ses pensées, casque de réalité virtuelle invisible vissé à l’âme.
When Your Mind Wanders ne s’écoute pas, il se traverse. C’est une invitation à lâcher prise, à accepter les silences entre deux pensées. Une chanson pour ceux qui rêvent, et pour ceux qui les regardent faire, avec tendresse. Curtis Millen signe ici un instant suspendu, à la fois intime et universel.