La tension monte dès les premières secondes. Une sirène de guitare fend l’air, prévenant d’emblée que ce morceau ne sera pas une caresse. Avec “Pretty”, Tally Spear livre un titre aussi tranchant que nécessaire, une réponse frontale à celles et ceux qui exigent que les femmes se conforment à l’idée de “plaire”.
Entre couplets menaçants et refrains scandés avec une intensité brute, la chanteuse londonienne dynamite les attentes. Sur un lit de guitares saturées et de batteries qui martèlent comme un compte à rebours, sa voix bascule dans le cri, revendiquant sans détour : “I don’t owe you sh*t!”. Une ligne simple, viscérale, qui suffit à résumer l’essence du morceau.
Co-écrit avec Harry Winks (South Arcade), “Pretty” épouse les codes du pop-punk tout en insufflant une énergie personnelle, urgente, qui dépasse la simple provocation. La structure, tendue comme un arc, conduit à un breakdown final chargé d’adrénaline où Spear ne retient plus rien.
Ce n’est pas une déclaration douce, encore moins un appel à la modération. C’est une claque. Un morceau pensé pour déstabiliser, faire réagir, bousculer. Tally Spear ne veut pas plaire — elle veut exister, entière, libre, bruyante.
À l’heure où tant de voix se taisent pour rester acceptables, elle choisit de hurler. Et ça change tout.