On connaissait Oliver Kirby pour ses années d’ombre derrière les rideaux de l’industrie musicale. Avec Junipo, son nouveau projet, il passe à l’avant-scène avec fracas. Et ce fracas porte un nom : “Tommy Gunn”, un morceau court mais sans compromis, qui ne cherche pas à séduire, mais à percuter.
Dès les premières secondes, la guitare sature l’espace, empruntant autant à l’énergie brute de Turnstile qu’aux textures indisciplinées de Jean Dawson. Le son est dense, urgent, presque étouffant. Un chaos maîtrisé. En un peu plus de deux minutes, Junipo installe son univers : un monde où les fêtes ont quelque chose d’irréel, d’étrangement effervescent. Le refrain claque comme une interrogation lancée dans le vide – “Does it make you feel good?” – plus déclaration de doute que véritable question.
“Tommy”, c’est le fournisseur fictif de cette euphorie délirante. Métaphore ou personnage réel, peu importe : il incarne ce fil tendu entre libération et vertige. La production, signée avec Nick Ward, autre figure montante de Sydney, pousse cette tension à son paroxysme.
Premier extrait de l’EP “Soundspeed”, attendu pour septembre, “Tommy Gunn” marque une entrée fracassante, sans filtre, et profondément honnête. Junipo ne cherche pas à plaire. Il cherche à vibrer. Et il y parvient.