Certains morceaux ne se contentent pas de raconter une histoire — ils dévoilent une faille, un souvenir, un nœud invisible entre passé et présent. Avec Isolated, Bino Bames s’éloigne du flou sentimental de Cocktail Princess pour s’ancrer dans quelque chose de plus viscéral, presque brut.
Écrit depuis le point de vue de son père, Isolated est bien plus qu’un exercice narratif. C’est un morceau d’âme livré sans maquillage, où les échos de l’enfance dialoguent avec les cicatrices de l’âge adulte. Les mots y sont pesés, sobres, mais chargés d’un poids que seule l’honnêteté peut porter. Bino y trace une ligne entre des gestes passés, souvent tus, et les comportements qui s’infiltrent malgré nous dans la vie d’adulte.
La production, discrète mais élégamment texturée, épouse cette introspection sans jamais la dominer. Le visualiseur, tout en retenue, prolonge ce face-à-face intime avec pudeur.
Porté par une écriture sincère et déjà salué par la presse indépendante britannique, Bino Bames semble suivre un chemin bien à lui : celui d’un artiste qui refuse les artifices et qui, en creusant dans sa propre histoire, touche à quelque chose d’universel. Isolated n’est pas seulement une chanson, c’est un point de bascule.