Il y a chez Babygirl ce quelque chose d’intemporel, un parfum discret de spleen moderne qui colle à la peau. Avec leur nouveau titre “Take Me Back”, le duo torontois poursuit son œuvre à mi-chemin entre la confession douce-amère et la bande-son imaginaire d’une adolescence que l’on n’a jamais vraiment quittée.
Derrière cette chanson, on devine un pardon qu’on n’a pas su formuler à temps, une porte qu’on rêve encore de rouvrir. La voix de Kiki Frances flotte entre fragilité et détermination, posée sur des guitares feutrées et une production aérienne. Rien n’est surjoué. Tout respire la retenue. Comme si le morceau avait été enregistré en pleine nuit, dans une chambre à peine éclairée, entre solitude lucide et tendresse refoulée.
“Take Me Back” n’a pas besoin d’en faire trop pour toucher juste. Et c’est sans doute là le plus grand talent de Babygirl : cette capacité à écrire des chansons comme on tient un journal, avec pudeur et précision. Il n’est donc pas étonnant que leur pop rock mélancolique ait déjà trouvé un large écho – plus de 50 millions de streams avant même la sortie de leur premier album Stay Here Where It’s Warm, attendu comme une promesse murmurée.
Ce nouveau single s’écoute comme on relit une vieille lettre. Avec le cœur un peu serré, et l’étrange sensation que certains sentiments ne vieillissent jamais.