Dès les premières notes de Buttercups, la voix d’Ava Valianti impose un silence. À 15 ans, la jeune auteure-compositrice parvient à capturer ce moment précis où l’innocence vacille, où l’amour se teinte de doute, sans jamais sombrer dans le pathos. Juste un piano, une guitare, et cette voix nue, pleine de retenue et de lucidité.
La chanson avance lentement, presque à tâtons, comme si chaque mot était pesé, chaque souffle compté. “Aren’t you my buttercup, my buttercup baby” : l’interrogation claque avec une douceur désarmante, portée par un refrain à fleur de peau. Dans cet univers fragile, les images sont simples mais chargées, comme griffonnées à la main dans un carnet intime.
Puis l’arrangement se densifie. Les percussions s’installent, les guitares s’enflamment, et Buttercups se transforme en un hymne pop-rock au goût d’éclats. Ce n’est plus seulement la plainte d’un cœur blessé, c’est la voix d’une jeune femme qui choisit de chanter plutôt que de se taire.
Ava Valianti ne triche pas. Elle écrit comme elle ressent, sans filtre ni façade. Buttercups révèle une artiste qui, malgré son jeune âge, maîtrise déjà l’art du contraste : douceur et colère, nostalgie et clarté. Une chanson comme une première cicatrice, belle parce qu’authentique.

