Certains titres ne se contentent pas d’accompagner un moment : ils deviennent des révélateurs. Grow de Romy Dya est de ceux-là. Née dans l’effervescence d’un camp d’écriture en Inde, la chanson s’inscrit dans une démarche artistique et spirituelle, où l’acte de créer prend la forme d’un rituel de guérison.
À la croisée du soul introspectif et du hip-hop organique, la production signée Jimmy Moon offre un écrin feutré à la voix de Romy Dya. Le grain, quelque part entre la fragilité et la force brute, évoque les fantômes d’Amy Winehouse sans jamais les imiter. Chaque mot semble pesé, chaque respiration chargée de vécu.
Le cœur du morceau bat autour d’un principe kabbalistique : le Tikkun. Derrière ce mot, une idée essentielle — celle de la correction de l’âme par la confrontation à ses zones d’ombre. Romy Dya ne prêche pas, elle partage. Et ce qu’elle offre ici, c’est une vérité parfois inconfortable : évoluer demande du courage. Elle le formule sans détour, avec ce mélange de sincérité et de fureur douce qui transcende les genres.
Ce n’est pas une chanson à fredonner distraitement, mais une incantation à ressentir, à digérer, à intégrer. Loin de l’industrie du divertissement, Grow est une proposition — celle de se regarder en face, et de choisir la transformation plutôt que la fuite.