Certains albums ne se contentent pas d’être écoutés : ils s’imposent comme des expériences sensorielles. Raindance, nouvelle création d’Odelet, en est un parfait exemple. Produit par Everlasting Tape et mixé en analogique par Larry Crane (Tape Op, Elliott Smith), ce quatrième opus est une immersion dans un univers sonore à la fois intime et audacieux.
Dès les premières mesures de Know It All, la voix d’Odelet flotte avec légèreté, portée par une instrumentation délicate. Les paroles, pesées et poétiques, s’inscrivent dans une ambiance feutrée, presque méditative. Dirge prend le relais avec une touche jazzy et des arrangements vocaux d’une douceur rare. L’interprétation vocale y est tout simplement remarquable.
Le morceau-titre Raindance évoque subtilement l’univers de Damon Albarn : une ligne de piano, une batterie bien placée, et une atmosphère captivante. Odelet y démontre une maîtrise impressionnante de la dynamique et du rythme. Bayou, construit dans la même veine, se distingue par ses intonations à la Massive Attack, entre sensualité et mystère.
L’album se referme sur Sands of Time, véritable condensé de l’esthétique du projet. Odelet y explore le temps et la mémoire avec une élégance introspective, concluant ce voyage sonore de dix titres avec grâce.
Avec Raindance, Odelet confirme son statut d’artiste inclassable. Entre soul, jazz, trip-hop et R&B, elle façonne un genre qu’elle nomme Surrealist R&B, et impose une vision artistique singulière. Un projet à écouter les yeux fermés, le cœur ouvert.