Dès les premières nappes de Clusterflux, Brian Kassan, alias Bloomfield Machine, pose les bases d’un album singulier, entre ambient trip-hop et exploration émotionnelle. On ne parle pas ici de simples morceaux, mais d’une constellation sonore patiemment construite dans son appartement de Huntington Beach, grâce à Reason DAW et un arsenal de textures soigneusement choisies.
La transition vers Aisle of White confirme cette maîtrise des atmosphères : synthés analogiques chaleureux, rythmique délicate, tout respire la tendresse et la contemplation. Sur Copium, le titre éponyme, le travail minutieux des cymbales, la profondeur des réverbérations et l’équilibre des textures rendent la composition presque tactile.
À mi-parcours, Diminishing Returns évoque une odyssée cosmique : les craquements stellaires et les nappes synthétiques nous projettent dans l’espace, où l’introspection devient intersidérale. Mention spéciale à Sonder, à la structure audacieuse — accords de piano effleurés, rythmique déconstruite, riffs de guitare électrique comme des éclats de lucidité. Trop court, malheureusement.
En clôture, Emophilia livre une orchestration cinématographique, où les violons tissent une gravité poétique digne d’une bande originale d’exploration spatiale. Chaque titre révèle une émotion enfouie, une nuance d’état d’âme que les mots peinent à saisir.
Avec Copium, Bloomfield Machine compose une œuvre organique et immersive. Une invitation à l’écoute silencieuse, où chaque note suggère plus qu’elle ne dit.