Certains morceaux ne se contentent pas d’être écoutés : ils s’imposent comme une expérience. « Save Me », le nouveau single de Caligula, en est l’exemple parfait. Ce titre marque les 30 ans de carrière du groupe australien, pionnier de l’électro-rock gothique.
Dès les premières mesures, un piano fragile installe une tension sourde. La voix d’Ashley Rothschild, à la fois vulnérable et tranchante, nous entraîne dans une descente émotionnelle où se mêlent perte, lucidité et abandon. Le morceau ne cherche pas à séduire : il expose une vérité brute, presque douloureuse.
La production, signée Jamie Fonti, enveloppe cette confession d’un écrin synthétique aux accents cinématographiques. On y retrouve des échos de Ministry ou Front 242, mais Caligula ne se contente pas d’honorer ses influences : il les transcende pour créer une atmosphère hypnotique et organique.
Le groupe célébrera son tricenary le 2 août au Lansdowne Hotel de Sydney, avec un concert qui s’annonce comme une rétrospective vivante de leur parcours. En attendant, « Save Me » suffit à rappeler que Caligula n’a rien perdu de sa pertinence. Au contraire, il semble plus affûté que jamais, prêt à explorer les zones d’ombre avec une intensité rare.