C’est un morceau qui n’alerte pas les sens tout de suite, mais qui s’infiltre, lentement, comme une lumière bleue derrière un écran resté allumé trop longtemps. Avec « Panorama », Monstera Black s’avance là où les émotions et les pixels se confondent, et dépose sa voix pop sur une trame électronique volontairement brisée.
Le décor est clair : des façades numériques, des images lisses, et derrière, l’imperfection assumée. Dans ce titre aussi vaporeux que désorientant, l’artiste brouille les repères, mêle chaleur vocale et textures glitchées, comme pour rappeler que ce que l’on montre n’est jamais tout à fait ce que l’on est. C’est peut-être ça, le cœur du morceau : un panorama émotionnel, fragmenté, distordu, mais profondément humain.
On y retrouve cette esthétique propre à Monstera Black : un équilibre fragile entre pop expérimentale et ambiance club, où les pulsations ne cherchent pas la transe, mais plutôt une forme d’introspection moderne. La production semble venir de Berlin, mais l’âme, elle, vient d’un endroit moins localisable — quelque part entre un rêve flou et une confession retenue.
« Panorama » n’a pas vocation à convaincre d’emblée. C’est un titre qui se vit en décalage, à la frontière entre le familier et l’insaisissable. Une expérience sonore, où la sincérité s’habille de distorsion.