Sous des allures de hit estival, Luv Letters cache un goût d’amertume. Derrière le rythme bondissant du 2-step et les textures nostalgiques des années 2000, Bassboy tisse la toile d’un désamour moderne. Pour incarner cette histoire de trahison sentimentale, il fait appel à Klaudia Keziah, dont la voix aérienne et maîtrisée transforme la blessure en force tranquille.
Le morceau s’ouvre comme un chapitre intime : des lettres d’amour déposées trop tard, des excuses qui n’effacent rien. Klaudia ne supplie pas, elle constate. Sa voix glisse sur la production comme un voile de satin sur des braises encore chaudes. « On voulait ce mélange de nostalgie et d’empowerment », confie-t-elle. Le contrat est rempli : on pense à l’âge d’or du garage UK, mais sans jamais tomber dans le pastiche.
Bassboy, fort de ses millions de streams et de son flair pour les refrains qui marquent, offre ici un écrin nerveux, précis, construit pour faire vibrer les corps autant que les mémoires. Luv Letters n’est pas une chanson d’amour — c’est celle d’après. Celle qui ne cherche plus à recoller les morceaux, mais à avancer, avec élégance et détermination.

