Avec 5 SONGS TO GET OVER YOU, Tristan Turdean ne propose pas simplement un EP, mais une traversée émotionnelle en cinq temps. Une suite de morceaux construits comme autant d’étapes intimes vers la libération, où chaque chanson assume un rôle dans le lent processus de la guérison sentimentale. Un projet bref, mais profondément incarné, porté par une écriture sincère et des arrangements ciselés.
Le voyage s’ouvre sur Remind Me When You Return, brumeuse incantation aux accents indie rock, où le déni se mêle à l’écho d’un espoir fragile. La guitare y flotte comme un souvenir que l’on refuse de lâcher, tandis que la voix, presque chuchotée, s’accroche à l’idée d’un retour possible. L’influence de Bloc Party n’est jamais bien loin, surtout dans cette manière de tordre les accords pour leur faire dire l’indicible.
Puis vient Egirl, tempête nerveuse aux guitares grinçantes, qui crache une colère brute, presque physique. On sent les nerfs à vif, le besoin de crier, de cogner dans le vide. C’est un morceau qui prend à la gorge, sans chercher à expliquer quoi que ce soit – juste à sortir le feu.
L’ambiance continue et s’impose encore plus fort, avec Tell Me That You Love Me Too. Ici, Turdean négocie avec l’ombre de l’autre, les guitares toujours assidues, rythmique et jeu de batterie toujours efficace. Comme nous, vous êtes transportés dès les premières mesures dans l’univers musical de Turdean Tristan.
Miss You marque un net ralentissement. Le titre s’installe dans une mélancolie plus sombre, presque délicat, la rythmique toujours frappante, où les silences comptent autant que les notes. C’est avec la dernière chanson, la plus vulnérable de l’EP, celle où l’on accepte de se laisser couler un temps, de faire face à l’absence sans masque.
Enfin, Leave You in the Past referme la boucle avec un ton aux accents résolument pop. Une chanson avec un fort potentiel commercial, la voix se fait plus claire, presque joyeuse. La chanson s’impose par des mélodies reconnaissables, familières, une facilité à vous emporter sur un nuage de sons magnifique.
Un EP à écouter comme on relit une lettre qu’on n’enverra jamais.

