Il y a des chansons qui résonnent bien au-delà de leurs accords. « I Am The Way », dévoilée par Kamaka Camarillo en collaboration avec PUA et Danejah, en fait partie. Sortie à la veille de Lā Hoʻihoʻi Ea — la Journée de la Restauration de la Souveraineté hawaïenne célébrée chaque 31 juillet — cette création musicale s’impose comme un manifeste vibrant, à la croisée du spirituel et du politique.
Dès les premières notes, on sent que ce morceau ne cherche pas à séduire par des artifices. Il s’ancre dans une vérité plus profonde : celle d’un peuple qui se souvient, qui résiste, et qui choisit de marcher dans les pas de ses ancêtres. Le titre lui-même, « I Am The Way », sonne comme une affirmation identitaire, une déclaration d’intention. Ce n’est pas un simple refrain, c’est une direction.
Kamaka Camarillo, connu pour son engagement culturel, ne fait pas ici de la musique pour divertir — il compose pour éveiller. Avec PUA et Danejah, il tisse une toile sonore où les rythmes contemporains rencontrent les échos du passé. Le flow est maîtrisé, les paroles sont chargées de sens, et l’ensemble dégage une sincérité rare. On y entend l’appel à la souveraineté, mais aussi à la responsabilité : celle de préserver, transmettre, et honorer.
Lā Hoʻihoʻi Ea, qui commémore la fin de l’occupation britannique en 1843 et le retour de l’indépendance du royaume hawaïen, devient ici le fil rouge d’un morceau qui refuse l’oubli. « I Am The Way » rappelle que la souveraineté ne se limite pas à un événement historique — elle est un processus vivant, une quête quotidienne. Et dans cette quête, la musique joue un rôle essentiel.
Ce titre est aussi un hommage aux figures militantes qui ont porté la voix du peuple hawaïen, comme Abel Simeona Lui ou Likookalani Martin. Mais au-delà des noms, c’est toute une communauté qui est célébrée — celle qui croit encore que la terre a une âme, que les traditions ont une valeur, et que la justice est une voie à suivre.
« I Am The Way » n’est pas un tube calibré pour les charts. C’est une offrande. Une prière en rythme. Une invitation à se reconnecter à ce qui nous dépasse. Et dans un monde saturé de bruit, ce genre de chanson fait du bien. Elle nous rappelle que parfois, la musique ne sert pas à fuir le réel, mais à le retrouver.